Paul Gonzalez a vécu une semaine contrastée au Batch Open 2023 : déçu de sa prestation au premier tour du tournoi international, il a remporté son premier open national dimanche à la Société Sportive du Jeu de Paume & de Racquets. Quelques minutes après son succès en finale face au jeune Antonin Romieu, le Marseillais a accepté de se confier sans retenue.
PREMIER SUCCÈS SUR UN OPEN NATIONAL 
« Comme je te disais avant la finale, je ne suis pas très fort sur les statistiques donc tu iras vérifier : non seulement c’est ma première victoire sur un open national, mais je crois que je n’avais jamais fait une seule demi-finale* ! Ça fait deux titres en quelques semaines avec le championnat de France -23 ans, ça fait plaisir car avant ça je n’en avais pas gagné depuis très longtemps. De toute façon, je ne joue jamais aussi bien que lorsqu’il n’y a pas de points en PSA en jeu (rires). Plus sérieusement, je suis content de ce que j’ai produit ce week-end, surtout ma demi contre Joshua (Jacques Phinera), j’étais à la fois relâché et précis, alors qu’en finale j’ai parfois perdu ma concentration. J’étais détendu, c’est quand je me sens comme ça que je m’amuse sur le court et que je joue le mieux, notamment parce que je perds très peu d’énergie dans mes déplacements. Je pense aussi que les gens prennent du plaisir à me regarder, c’est plus sympa que de voir un joueur qui est en souffrance sur le court. »
*En réalité, une fois, au National du 5R Montpellier en décembre 2019 alors qu’il venait d’avoir 17 ans.
LA PSA, UN MONDE IMPITOYABLE
« Le gros bémol, c’est ma prestation mardi au premier tour du tournoi PSA contre Miko Aijanen qui n’a pas été bonne du tout, notamment en termes de précision. J’étais loin sur la liste d’attente quelques jours auparavant, je ne m’attendais pas du tout à être appelé et j’ai très mal géré cette situation que je n’avais jamais vécue auparavant. Je me suis dit que Miko avait eu des gros matches le weekend précédent au Havre et qu’il allait peut-être être fatigué, puis je suis tombé sur ton article où tu disais que je n’avais pas joué en PSA depuis décembre et ça m’a stressé encore plus … C’est une nouvelle expérience qui doit me servir, quand on a mon classement (NDLR : Paul a gagné 15 places et est 274ème mondial ce lundi) on joue très peu de matches en PSA et il y a forcément une certaine pression à chaque fois. C’est ce qui m’est arrivé en Afrique du Sud en octobre, j’ai très mal joué et j’ai perdu d’entrée. Je suis conscient qu’aller faire des tournois dans des pays lointains, c’est un passage obligé, mais d’un autre côté je ne veux pas demander à mes parents de financer tout ça, surtout si je ne suis pas prêt, et avec mon entraîneur Yann Menegaux on discute beaucoup ensemble de ma programmation. »
LA RECONSTRUCTION APRÉS LA BLESSURE
« Je n’ai plus aucune douleur (NDLR : Paul a été absent plusieurs mois en 2022 suite à une opération aux tibias). Physiquement ça commençait déjà aller mieux sur le match que je perds contre Josh au premier tour du championnat de France Élite, et maintenant je me sens super bien. Il y a trois tournois nationaux PSA Satellite en mai en France (la Rochelle, Perpignan, Amiens), et je pense que je vais les faire tous. Si on va loin dans ces tableaux, il y a plus de points à la clé que sur le premier tour du Batch Open, donc c’est une belle opportunité de remonter au classement. C’est vrai que j’étais monté jusqu’à la 212ème place mondiale, et maintenant il y a des français plus jeunes que moi devant moi, mais ça ne me dérange pas. Je ne vais pas mentir, c’était super de voir mon nom à côté de « PSA Challenger Tour » sur les écrans près du court, et mon père était très fier. Ensuite, il y a eu cette blessure et je suis passé par une grosse période de doute, j’ai dû me reconstruire. Dans cette situation, on remet tout en question en permanence et on se demande si on fait les choses comme il faut – et en ce qui me concerne je suis conscient que j’ai fait des erreurs. C’est vrai qu’en 2019 on parlait un peu de moi, j’avais gagné quelques titres et j’ai eu la chance de rejoindre le club d’Annecy, mais j’ai envie de dire tant mieux si on m’oublie, je ne m’en porte pas plus mal … »
SA VIE HORS DU SQUASH 
« Je passe énormément de temps avec mes ami(e)s et je suis très famille. Ma sœur vient de rentrer de Tahiti, donc je suis content de pouvoir la voir au maximum. Avec Toufik Mekhalfi, on vient de se mettre au golf, et on adore … Même si pour l’instant on ne fait que du practice, on a demandé à Gregoire Marche, qui est un passionné, s’il pouvait nous emmener sur un parcours. Je suis aussi un énorme supporter de l’OM, mais c’est plus un métier qu’une passion (il éclate de rire) ! Je suis né en 2002, je suis passionné depuis tout petit, et je vais au stade dès que je peux. Cette année, on est pas mal, néanmoins on a laissé passer quelques occasions et il y a un très gros match ce soir (NDLR : cet entretien a été réalisé avant la victoire de Marseille à Lyon dimanche). »
SI VOUS AVEZ RÉCEMMENT REGARDÉ UN MATCH DE PAUL GONZALEZ, VOUS AVEZ FORCÉMENT REMARQUÉ SES NOMBREUX TATOUAGES …
« J’en ai 12 en tout ! C’est un truc qui m’intéresse depuis que je suis gamin, et j’ai fait le premier à 17 ans. Mes parents ne sont pas contre, même s’ils étaient un peu étonnés au début. Au fil du temps, c’est vraiment devenu une passion, et je suis plein de comptes sur les réseaux sociaux. Même si au départ c’était plutôt esthétique, il y a certains de mes tatouages qui ont une signification (pas tous). Il y en a un qui est dédié à ma mère et un autre à ma sœur, le prochain ce sera sans doute pour mon père mais pas tout de suite car j’ai fait le dernier récemment (rires). Ce que j’aime aussi, c’est la relation qui se créé avec le tatoueur, et les sensations que l’on avant et après, c’est un peu comme jouer un match en compétition ! Être tatoué sur tout le corps ? Je trouve ça très beau sur certaines personnes, cependant pour ma part je n’irai pas jusque là. »
Propos recueillis par Jérôme Elhaïk
Annecy Squash RMCLUBSport Tecnifibre FFSquash – Fédération Française de Squash Association Sportive Marseille Squash Squash – PSA Challenger Tour Pôle France Squash CREPS PACA, Site d’Aix-en-Provence
